jeudi 17 mars 2016

L'âne qui se croyait plus beau que le coq

C'est effarant ce que l'on peut dire comme âneries quand on ne connaît pas le sens des mots que l'on emploie et que l'on ne sait pas de quoi l'on parle. Tout est là, dans "Objectif Gard, le premier journal numérique du Gard" et son article au titre alléchant : "PONT DU GARD, une année sous le signe des Gaulois" : "Les Gaulois sont en fait des Celtes. Puis les Romains ont emmener la ville. On travaille sur l'opposition qui existe entre ce monde romain civilisé et celui des gaulois animistes qui se demandaient quand est-ce que le ciel allait leur tomber sur la tête."

  1. "Les Gaulois sont des Celtes" : non Monsieur, c'est le contraire : les Celtes étaient des Gaulois, au même titre que les Belges ou les Aquitains, et sans oublier les Italiens du nord, habitants de la Gaule Cisalpine, alias la Gallia Togata.
  2. "Puis les romains ont emmener la ville" : comprends pas. Il me faudrait un traducteur là-dessus.
  3. "On travaille sur l'opposition entre ce monde romain civilisé et celui des gaulois animistes qui se demandaient quand est-ce que le ciel allait leur tomber sur la tête" : alors là, il y a plusieurs choses :
  • d'abord, opposer le monde civilisé au monde animiste n'a aucun sens;
  • ensuite, les Gaulois n'étaient pas plus ni moins animistes que les Romains, et leurs divinités étaient souvent les mêmes, mais avec des noms différents;
  • les Gaulois n'étaient pas plus ni moins civilisés que les Romains mais leur civilisation était différente, et si l'on n'en a plus guère de souvenir aujourd'hui c'est parce que le bois de construction des cités gauloises a mal résisté à l'embrasement général des Gaules pendant la guerre que César lui a faite. Les romains, eux, préféraient la pierre, plus abondante, plus accessible et plus facile à travailler autour de la Méditerranée qu'au fond des forêts gauloises.
  • les Gaulois ne se demandaient pas quand est-ce que le ciel allait leur tomber sur la tête mais ne craignaient qu'une seule chose, c'était que le ciel ne leur tombe sur la tête, et cette boutade n'est sans doute pas accessible à tous les esprits.

Bref : Monsieur Christophe Berthonneau, le directeur du spectacle pyrotechnique des "Féeries du Pont" à qui l'on doit cette magnifique tirade, nous ne pouvons être d'accord avec vous que sur UN SEUL POINT : il y a du travail...

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