mardi 1 juin 2010

Apollonnie

J'étais en train de dépoussiérer un poème écrit il y a longtemps quand la marine israélienne (avec un 's' comme stupide, et non pas un 'z' comme zorro, quoiqu'en disent les esprits faibles) a pris d'assaut le convoi de bateaux pour la liberté qui se dirigeait vers Gaza alors qu'il était à plus du double de la limite des eaux internationales. Il y a bien longtemps déjà, une semblable équipée, l'Exodus, avait bravé l'interdiction d'aborder les côtes du Levant, et les autorités locales de l'époque s'étaient montrées à la fois moins stupides et plus humaines que celles d'aujourd'hui. Et puisque l'état hébreu ne comprend pas la première lettre de la Génèse, je la lui refais en français.


En dédicace spéciale aux victimes du Mavi Marmara, navire principal du convoi de la liberté.


Apollonnie (ex-Génèse)

Le noir obscur, et mystérieux, tel un nuage
Au-dessus du monde, les étoiles tissaient
Par centaines d'étincelles un habit qui sait
Pour mettre à l'abri de quoi cette beauté sage.

A l'heure du berger - froide et le temps est long !
J'étais là transi dans cette voile altière
Et naviguais debout dans des flots de lumière.
Me croiras-tu ? cet abîme c'est nous ! Allons !

Qui sait combien d'îles trouvera la vigie ?
Et des vies et du rêve en aurons-nous beaucoup ?
Mais la proue s'échoue là sur la plage rougie

Et le rai jaillissant du soleil d'un seul coup
Fait le jour et met l'ombre à terre évanouie
Chuchotant son secret dans l'aube épanouie.




Il y a quelques années, j'avais écrit une variante de ce poéme en anglais, mais cette langue, hélas pour Shakespeare, est désormais vouée aux gémonies depuis la guerre du Golfe. Vous n'aurez donc pas cette version là, mais grâce à ça, nous avons cette nouvelle version flambant neuve en français.

Développons notre patrimoine : ce sera toujours ça de moins pour les anglomaniaques !