Maîtres de soi, Bituriges , Maîtres du monde !

Les Bituriges sont une tribu celtique en Gaule. Leur nom signifie "Les rois du monde / les conducteurs du monde / les souverains éternels", d'où le titre ambitieux de cette rubrique : "Maîtres de soi, Bituriges, Maîtres du monde."


Tite-Live nous apprend que les Bituriges firent leur apparition aux environs de 550 avant J.-C.. Ils formaient la tribu gauloise la plus puissante, et leur Roi, Ambicatus, s'imposait à tous les Celtes.

Les Bituriges s'établirent en Aquitaine, la Grande Aquitaine qui va des Pyrénées jusqu'à la Loire. Ils avaient pour voisins les Carnutes au nord et les Eduens à l'est, dont ils étaient séparés par la Loire, les Arvernes au sud et les Pictes à l'ouest.

Leurs villes principales étaient Avaricum (aujourd'hui Bourges), Noviodunum (littéralement : la nouvelle colline, le Neuvy sur Baranjon d'aujourd'hui), et Neriomagus (littéralement : le marché de Néri (?), l'actuelle Néry-les-Bains), à côté desquelles on trouvait une vingtaine d'agglomérations plus petites.

Avaricum était réputée être la plus belle de toutes les cités gauloises, Nery-les-bains réputée pour ses eaux thermales guérissant les maladies de peau, et d'autres cités étaient réputées pour leur marchés spécialisés, comme pour les métaux, l'or, l'argent, ou l'étain qui venait des Îles britanniques pour se vendre à Chypre : là-bas se fabriquait l'alliage de l'étain britannique au cuivre natif de l'île pour donner un bronze apprécié dans tout le bassin méditerranéen. Les Gaulois aimaient beaucoup l'or et le travaillaient finement : quand ils s'engageaient dans les armées de mercenaires, ils n'acceptaient que l'or pour tout payement. D'aucuns disent même que c'est l'attrait de l'or de Gaulois qui suscita la convoitise de Rome justifiant la guerre des Gaules, et non pas le maintient de la libre circulation des marchandises romaines, ou les mouvements désordonnés de quelque tribu gauloise ou Helvète.

Mais bien avant la Guerre des Gaules, les Bituriges se sont fait connaître non seulement pour leur rayonnement politique, ainsi que nous l'avons déjà dit, mais aussi pour la célèbre migration d'Ambicatus. Un jour, pour lutter contre la surpopulation, Ambicatus ordonna à ses neveux Bellovèse et Segovèse d'émigrer avec une partie du peuple, selon une tradition gauloise ancestrale, à l'origine de leur arrivée dans le territoire actuel de la France. L'un des neuveux d'Ambicatus, Segovèse, emmena ses protégés au nord-est, dans la forêt Hercynienne, et l'autre, Bellovèse, dirigea les siens vers le sud-est, d'où il arriva dans l'actuelle Italie du nord, dans un territoire qui devint alors pour les Romains la Gaule Cisalpine, et plus tard, la Gallia Togata, c'est-dire ou la Gaule en Toge, par opposition au reste de la Gaule hors de l'influence romaine, et où l'on portait, plutôt que la toge, des braies, cette sorte de pantalon, dont les Gaulois, peuple ingénieux, sont les inventeurs, ainsi que mille autres choses comme le tonneau, ou la moissonneuse.


C'est une migration semblable qui donna le prétexte à Jules César de provoquer la Guerre des Gaules, quand les Helvètes entreprirent de migrer à travers le couloir rhodanien vers ce qui deviendra plus tard la Saintonge. César s'y opposa et les Helvètes se résolurent à emprunter une route plus longue, qui devait longer la Loire. Le jeu des alliances entre Rome et certaines tribu gauloises, notamment les Héduens, à travers lesquelles devait passer la migration, fit que César se sentit obligé de combattre les Helvètes et ce fut le début de cette longue guerre de sept ans. Les batailles eurent lieu un peu partout autour du domaine de Bituriges, jusqu'à ce que César enlève la ville de Noviodunum (de bello Gallico 7,12f.). A la suite de quoi, Vercingétorix, le chef arverne de la rébellion gauloise, ordonna que l'on brûle toutes les villes et tous les villages où les romains pourraient trouver du ravitaillement. Cependant, les Bituriges obtinrent qu'on fît une exception pour Avaricum, le joyau des villes gauloises, au prétexte qu'elle était facile à défendre. Mais après un assaut des plus mémorables et des plus terrifiants, César pût s'emparer de la ville, mit les Bituriges en déroute, et réduisit en esclavage toute la population qu'il n'avait pas massacrée. Il réunit alors ce pays à l'Empire, et distribua les terres conquises à ses légionnaires en guise de retraite.

(à suivre)



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