mardi 16 juin 2015

L'Europe victime de la démocratie athénienne

L'entrée de la Grèce en Europe avait été voulue par les piliers de l'Europe économique, pour la valeur du symbole qu'elle représentait. Sa sortie le sera-t-elle aussi ?

La France et l'Allemagne d'alors, prétendaient ne pas pouvoir se passer passer du pays à l'origine même des principes fondateurs de l'Europe, qu'ils soient philosophique, politiques ou culturels, et qui était même à l'origine de son nom. C'était une idée, disait-on, et même une bonne idée. Mais voilà : c'était avant, avant cette crise financière sur laquelle non ne reviendrons pas (elle fut principalement déclanchée par l'explosion de la bulle spéculatrice lancée par Clinton sur l'immobilier pour rendre la propriété accessible aux populations les plus démunies de son pays, population généralement noire ou latino qui n'offrait alors que peu ou pas de garantie bancaire pour emprunter.)

La bonne idée du démocrate Clinton s'est finalement révélée catastrophique du point de vue économique, et son prix n'a pas fini d'en être payé, principalement par ses pays satellites, chargés d'éponger cette dette américaine diluée dans des produits financiers gentiment qualifiés de "toxiques". Une bonne idée pouvant en entraîner une autre, la chute des bonnes idées spéculatives américaines entraîna celle de la bonne idée européenne. Si les européens s'entendaient bien tous pour profiter d'une manne créditée par on-ne-sait-jamais-trop-bien-qui, ils ne l'entendent plus de la même oreille quand il s'agit de resserer les boulons de l'économie pour laisser les autres profiter de ce crédit, d'autres qui semblent présenter plus d'intérêt en matière de développement (économique s'entend, parceque socialement, les modèles sont toujours bloqués en partance pour ces destinations-là).

Cette accumulation de crises et son traitement libéral par les chantres du libvéralisme que sont les institutions européennes auront fininalement donné à cette Europe idéalisée le visage d'un totalitarisme technocratique auquel personne ne s'attendait, et que l'on dénonce chaque jour davantage. Cette vision totalitaire est développée par les uns (Marianne), dans le rôle de la défunte Union Soviétique, par d'autres (deDefensa), comme une entité fasciste. Tous s'accordent à prédire une forte réaction populaire allant de du sursaut souverainiste à l'insurrection populaire.

L'idée géniale consistant à intégrer dans l'Europe économique la Grèce en tant que berceau philosophique et moral de son identité culturelle risque d'être victime d'elle-même comme dans un grand retour à la réalité : le réveil démocratique des peuples en quête d'un nouveau Périclès.

Buste de Périclès portant l'inscription « Périclès, fils de Xanthippe, Athénien. » Marbre, copie romaine d'après un original grec de 430 av. J.-C. environ.
Copy of KtesilasJastrow (2006)
Versé au domaine public par l'auteur.


L'Europe de la bande des quatre.

L'info est passée totalement inaperçu mais le quotidien "Le Monde" a révélé le contenu de la "lettre des quatre présidents" (Mario Draghi, pour la Banque centrale européenne, Donald Tusk, pour le Conseil européen, Jean-Claude Juncker, pour la Commission, et Jeroen Dijsselbloem, pour l’Eurogroupe), un rapport à débattre le 26 juin, et qui nous annonce ce que nous réservent cette «bande des quatre» pour la zone euro à l'horizon 2020. Toujours plus d'abandons de souveraineté, toujours plus de sueur d'après cette analyse. que nous en fait l'hebdomadaire Marianne.
Donc : affaire à suivre ../..

 Pour mémoire, l'article du Monde, peu visible, est  ici

La francophonie en Gaule non-francophone.

En naviguant sur l'Océan d'internet, on croise une multitude de bâtiments industriels qui payent les fournisseurs de service pour vous attirer dans leurs filets afin de vous faire apprendre une langue avec eux. On trouve aussi dans cet immense espace de navigation quelques îlots tranquilles aux airs de Marquises où l'on vous accueillera dans la joie et la bonne humeur pour y apprendre notre langue.

Nos voisins gaulois non-francophones ont ainsi créé de nombreux sites qui rivalisent de compétence pour offrir à leurs compatriotes et le loisir et l'opportunité d'apprendre cette langue que le monde entier nous envie, des Gaulois du portugal (avec le Professeur Mayara Linhares) aux Cisalpins (avec Madame Coupeboeuf) en passant par les Celtibères avec le Français en un clic, ou encore le blog éducatif. de l'École Officelle de Langues EOI de Séville. Olé !




dimanche 14 juin 2015

Rugby : bravo le Stade Français, et Vive Clermont !

Une fois de plus, hélas ! les Auvergnats se sont inclinés en finale du championnat de France de Rugby, et laissent leurs valeureux adversaires s'emparer du trophée tant convoité : le bouclier de Brennus !

On a longtemps parlé de malédiction pour cette équipe de Clermont, et l'on en parle encore aujourd'hui. En effet, comment ne pas invoquer de malédiction quand on bute pour la 11e fois de son histoire sportive sur la dernière marche du championnat ?

Mais la malédiction, si malédiction il y avait, fut bel et bien rebutée à jamais en 2010. La preuve (à ce propos, n'hésitez pas rendre visite à l'auteur de cette photo sur son blog du Monde):

Source : http://corinefertiti.blog.lemonde.fr/2010/07/05/vercingetorix-gergovie-etbrennus/

Alors un grand bravo à ce Stade Français qui nous a offert une très belle prestation hier soir au Stade de France de Saint-Denis, et vive Clermont, que nous espérons bientôt revoir sur la plus haute marche du podium !

vendredi 12 juin 2015

Poutine remet le Cavaliere en selle.

Poutine, après avoir rendu une visite à l'Expo 2015 à Milan en compagnie de Mattéo Renzi, puis eu, avec le Pape, à Rome, un entretien constructif, et, pour finir, salué le Président de la République Italienne, avant de reprendre son avion pour Moscou, a rencontré son vieil ami Berlusconi dans l'aérogare, où il l'attendait (lire notre compte-rendu de cet évènement romain).

Sylvio Berlusconi, tout le monde s'en rappelle, a été débouté du pouvoir après en avoir usé et abusé "démocratiquement", comme son «ami» Poutine le suggère dans un entretien qu'il a eu dernièrement à Moscou avec les journalistes du Corriere della Sera (voir la retranscription de cet entretien moscovite).

Or, de toute évidence, le vieux Cavaliere n'est pas mort, non non non (air connu), car il nous paraît encore assez vif et alerte pour saisir au vol l'opportunité que lui donnait, le matin même de cette entrevue, son nouveau rival de Président du Conseil qui déclarait mollement dans sa conférence de presse aux côtés de Poutine, pour cette journée de la Russie à l'Exposition universelle de Milan, que tout l'intérêt de la vieille amitié italo-russe était de pouvoir repartir sur des bases ancienne, c'est-à-dire antérieures à la crise ukrainienne (lire notre article sur la journée de la Russie à l'Exposition universelle de Milan).

Prenant la balle au rebond, Berlusconi plaide en faveur de la levée des sanctions contre la Russie, et se remet illico en selle pour une course au pouvoir, qui est, en Italie, plus proche d'un Palio que d'une course en sac, comme presque partout ailleurs.

Ainsi donc, après la déclaration de l'ex-Premier Ministre François Fillon (BFMTV/Bourdin Direct) favorable à un durcissement de la position européenne face l'hégémonisme des États-Unis, et après celle de Laurent Fabius, l'actuel Ministre des Affaires Étrangères et du Commerce International déplorant le déséquilibre du traité de libre-échange de l'Atlantique-Nord voulu par Washinetone, après, SURTOUT, les déclarations successives de l'ancien Président de la République Valery Giscard d'Estaing en faveur de Poutine et défendant l'indépendance de la Crimée, la déclaration de Berlusconi participe de cette avalanche de déclarations d'hommes politiques européens allant dans le sens d'un clivage politique est-ouest, digne des plus belles heures de la guerre froide.

Mais il ne s'agit pas là d'un simple clivage entre partis d'opposition et partis dits "de gouvernement" comme jadis, mais d'un clivage provoqué par des personnalités de premier plan, susceptibles à tout instant de se raccrocher aux rênes du pouvoir. Ces personnalités-là n'étant pas vraiment réputées pour leur anti-américanisme primaire, on peut se demander si la crise ukrainienne provoquée par le coup d'État fomenté par les États-Unis avec la complicité de personnes telles que Bernard Henry Levy et autres assimilés, ne serait pas en train de s'installer dans le paysage politique européen.

Nous aurons surement l'occasion de reparler de tout celà. Donc, ... à suivre.

jeudi 11 juin 2015

Poutine entre bon Dieu et pauvres diables.

Venu de Milan pour atterrir à Rome, Vladimir Poutine y a rencontré le Pape pour convenir avec lui «de l’importance de reconstruire le dialogue.»  Le Pape François lui a demandé de faire «un grand effort pour réaliser la paix en Ukraine.» Puis, après avoir rencontré le Président de la République italienne, Sergio Mattarella, le Président russe a rejoint l'aéroport où il a été salué par son «ami» Berlusconi avant de s'envoler pour Moscou dans son avion présidentiel, un Ilyoushin 96.



L'Ilioushin 96 du Président de la Fédération de Russie à l'aéroport de Bruxelles.







Le chef de l'État russe avait rencontre le matin même à l'Expo de Milan, Matteo Renzi, le Président du Conseil; puis il a repris son vol pour se rendre à l'aéroport de Rome d'où il a rejoint le Vatican avec près d'une heure de retard par rapport à l'horaire prévu. 

Willkommen !

Le Pape salua l'arrivée de Poutine en allemand : willkommen ! Durant l'échange traditionnel de présents, Poutine a offert au Pape un tableau brodé au rochet avec un fil d'or, en faisant dire par son interprête que cela représentait «l'Église du Saint Sauveur qui fut détruite à l'époque soviétique et depuis reconstruite.» 

N.B. : l'Église Saint-Sauveur du Sang-versé fut érigée sur les lieux même de l'assassinat du Tsar Alexandre II, en 1881 à Saint-Pétersbsourg (d'où son nom :"du sang versé")
N.B.² : Saint-Pétersbourg signifie en russe «la ville de Saint-Pierre,» comme aussi la cathédrale éponyme de Rome et du Vatican.
La facade de l'église du Sauveur-du-sang-versé, à Saint-Petersbourg.

Le Pape a donné en retour à Poutine un médaillon figurant l'Ange de la Paix : «c'est une médaillon fait par un artiste du siècle dernier. C'est l'Ange de la Paix, qui vainc toutes les guerres et parle de solidarité entre les peuples.» Le Pape aurait offert également à Vladimir Poutine une copie de son Evangelii Gaudium (l'intégralité de ce texte sur la Joie de l'Évangile est ici).

Durant l'entretien qui a duré une cinquantaine de minutes, le Pape François aurait demandé au Président de faire «un grand effort pour réaliser la paix» en Ukraine. Et tous deux ont convenu «de l’importance de reconstruire un climat de dialogue et que tous les partis s'engagent à mettre en oeuvre les accords de Minsk.» (Pour voir ce en quoi cela consiste, les accords de Minsk, sur «Bruxelles2, le premier webnews francophone (??!!?) sur l'Europe politique, etc.»).

«Ce fut un grand plaisir, un grand honneur de le rencontrer, de le revoir,» dit en partant Valdimir Poutine, qui fut encore une fois remercié par le Pape en allemand (?! ce n'est pourtant plus Benoît xvi il me semble ....).
Le reste de l'histoire est encore plus anecdotique, mais s'il vous intéresse, je vous invite à le découvrir où j'ai puisé mes sources dans le Corriere della Sera.

~ .~ 

Poutine au berceau de la gastronomie gauloise cisalpine.

Milan, c'est ville la capitale de la Gaule cisalpine, mais c'est aussi le centre d'Expo 2015,  l'Exposition Universelle de cette année, dont le thème est «nourrir la planète.»

Le Président russe y a rencontré hier le Président du Conseil italien, après qu'ils se soient entretenus quatre jours plus tôt à Moscou (Cf. notre précédent article : Poutine à Moscou).

Greta Sclaunich a rendu compte pour le Corriere della Sera de cette visite dans ce «milieu des terres» (Mediolanum) qu'est Milan. Nous en retranscrivons ici la substantifique moelle en gaulois transalpin devenu depuis notre bonne vieille langue française :

Rencontre entre le président russe et le Président du Conseil à Expo.
Poutine : «L'Italie est un partenaire important pour la Russie.»
Renzi : «Expo, la base pour relancer l'amitié italo-russe.»

D'autres thèmes, cependant, furent abordés, tels que :
  • La coupe du monde de football à Moscou en 2018;
  • la situation troublée dans et autour de la Méditerranée;
  • mais surtout l'Ukraine et les sanctions économiques.

Interview de Poutine à Moscou le 6 juin 2015


Transcription intégrale
traduite par votre serviteur,
de l'entretien de
Vladimir Poutine
avec Paolo VALENTINO et Luciano FONTANA,
envoyés spéciaux à Moscou,
pour le «Corriere della Sera».


Luciano FONTANA: Monsieur le Président, la Russie a toujours eu des rapports intenses et privilégiés avec l'Italie, que ce soit sur le plan économique ou politique. Pourtant, la crise ukrainienne et les sanctions ont jeté une ombre sur ces relations. La visiste en Russie du Président du Conseil Mattéo Renzi , comme la vôtre bientôt à Milan peuvent-elles inverser quelque chose dans cette tendance et à quelles conditions ?

Vladimir POUTINE: «Ce n'était la faute de la Fédération de Russie, si les relations avec les pays de l'Union européenne se sont détériorés. Cet état de fait nous a été imposé par nos partenaires. Ce n'est pas nous qui avons introduit certaines limitations dans le commerce et dans les activités économiques. Cela a été fait contre nous et nous avons été contraints d'adopter des contre-mesures. Cependant les rapports entre la Russie et l'Italie effectivement ont toujours eu un caractère privilégié que ce soit en politique ou dans l'économie. Au cours des dernières années le volume de nos échanges a été multiplié par onze, atteignant près de 49 miliards de dollars. Il y a 400 entreprises italiennes en Russie. Nous travaillons activement ensemble dans les secteurs de l'énergie. L'Italie est le troisième importateur de notre production énergétique. Mais nous co-opérons aussi dans les hautes technologies, de l'espace et de l'aéronautique. Près d'un million de touristes russes sont allés en Italie l'an dernier et y ont dépensé environ 1 milliard d'euros. Sur le plan politique il y a toujours eu des relations de confiance. Ce fut une idée de l'Italie, alors que Sylvio Berlusconi était Président du Conseil, de créer le Conseil OTAN-Russie, un organe de consultation qui a certainement été un facteur important de garantie de la sécurité en Europe. Dans ce sens l'Italie a eu, et a, une contribution notable au maintient du dialogue entre la Russie et l'Europe et aussi avec l'OTAN en général. Tout celà crée des rapports spéciaux entre nos deux pays. Et la visite de l'actuel Président du Conseil italien en Russie envoit un signal très important qui montre la disposition de l'Italie à maintenir ces rapports à l'avenir. Nous sommes prêts et disposés à aller de l'avant autant que le seront les partenaires italiens. J'espère aussi que mon voyage à Milan puisse servir ces objectifs.»


Luciano FONTANA: Vous avez connu plusieurs présidents du Conseil : Romano Prodi, Sylvio Berlusconi, Massimo d'Alema, Giuliano Amato, Enrico Letta, et maintenant Mattéo Renzi. Avec lequel avez-vous eu la meilleure compréhension réciproque ? Et quelle incidence de ces relations personnelles sur les relations internationales ?

Vladimir POUTINE: «Quelle que soit la charge qui nous incombe, nous sommes avant tout des êtres humains, et la confiance en l'autre est un facteur très important dans le travail, dans la construction de relations de niveau international. Mais comme me l'a dit une des personnes que vous venez de mentionner, «vous devez être la seule personne qui ayiez des relations amicales avec Berlusconi et avec Prodi.» Ça n'a pas été difficile. Je vais vous expliquer : tous mes partenaires italiens se sont laissé guider par l'intérêt de l'Italie, et du peuple italien, et considéraient que la meilleure façon de les garantir étaient d'entretenir des relations amicales avec la Russie. Nous l'avons compris et nous l'avons ressenti. C'était le plus important. J'ai toujours évoqué le désir d'avoir des relations internationales sincères indépendemment de la situation politique intérieure.»


Paolo VALENTINO: Vladimir Vladimirovich, vous serez le 10 juin à Milan à l'occasion de la Journée de la Russie à l’Expo 2015, dont le thème est «Nourrir la planète. Énergie pour la vie». Quelle est la contribution de la Russie à cette cause ? Et quelle signification a le thème de l'Expo dans les rapports inter-étatiques ?

Vladimir POUTINE: «C'est sans aucun doute aujourd'hui pour l'humanité une des questions-clefs, et les organisateurs ont bien fait de choisir ce thème, pour attirer l'attention sur la recherche des moyens de la résoudre.

La population de la planète augmente; selon les experts en 2050 elle atteindra les 9 milliards. Cependant aujourd'hui selon les chiffres de l'ONU, 850 millions de personnes dans le monde souffrent de sous-alimentation, meurent pratiquement de faim, parmi lesquelles 100 millions d'enfants. Et de la manière dont elle sera résolue dépendront tellement d'autres questions, à première vue sans lien avec ce problème. J'entends ici l'instabilité politique de regions entières du monde, du terrorisme, etc., tout est lié. La vague d'immigration illégale qui envahit aujourd'hui l'Italie et toute l'Europe est liée aussi à tout celà.

Quant à la contribution de la Russie, nous dépensons environ 200 millions de dollars dans les divers programmes amlimentaires de l'ONU. Beaucoup de pays dans le monde obtiennent l'aide et le soutient nécessaires venant des ressources russes.

Nous apportons une grande attention au développement de l'agriculture dans notre pays. Nonobstant toutes les difficultés actuelles de l'économie russe, notre secteur agricole croit à un rythme accéléré : l'an dernier près de 3,4 à 3,5%, idem au premier trimestre 2015. La Russie est au troisième rang mondial pour l'exportation des céréales. Et pour finir son potentiel dans ce domaine est collossal : nous avons la plus grande surface cultivable du monde et les plus grandes réserves d'eau douce.»


Paolo VALENTINO: On entend dire que la Russie se sent «trahie par l'Europe comme un amant abandonné.» Qu'est-ce qui ne va pas aujourd'hui dans ces relations ? Pensez-vous que l'Europe dépend trop des États-Unis pour la crise ukrainienne ? Et qu'attendez-vous de l'Europe sur les sanctions ?

Vladimir POUTINE : «Si elle a quelque rapport avec une dame sans assumer ses obligations, alors elle n'a aucun droit de dire à son partenaire d'assumer à son tour les obligations auxquelles nous sommes confrontés. Nous n'avons jamais traité l'Europe comme un amant. Maintenant je parle très sérieusement. Nous avons toujours proposé des relations sérieuses. Mais aujourd'hui j'ai l'impression que l'Europe cherche à construire avec nous des relations sur une base purement matérielle et exclusivement en leur faveur. Je parle par exemple de l'énergie, de l'accès au marché européen que l'on nous refusé sur le champ de l'énergie nucléaire, malgré tous les accords. Ou de la réticence à reconnaitre la légitimité de nos actions d'union et d'intégration dans l'espace post-soviétique, je me réfère à cette union transversale que l'on appelle maintenant l'Union économique euroasiatique. Pourquoi quand les pays européens s'intègrent c'est considéré normal, mais si nous dans l'espace post-soviétique nous faisons la même chose c'est intérprété comme le désir de la Russie de reconstruire une espèce d'empire ? Je ne comprends pas cette approche. Il y a quelque temps, j'ai parlé de la nécessité de créer un espace économique allant de Lisbonne à Vladivostok. Et en réalité, longtemps avant moi le président français de Gaulle avait dit quelque chose de similaire. Personne n'opposa d'objection, tous disaient : nous allons chercher à le faire. Mais en réalité qu'est-ce qu'il s'en est suivi ? Prenons l'exemple de l'Ukraine. Dans l'accord d'association entre l'Ukraine et l'UE, il ne revient pas à Kiev d'intégrer sont propre système énergétique à l'Europe, mais cette possibilité est prévue dans le futur. Si celà devait arriver, nous serions contraints de dépenser entre 8 et 10 milliards d'euros pour construire de nouvelles lignes électriques pour garantir la fourniture intérieure à la Russie. Mais pourquoi le faire, si nous croyons juste de créer un espace économique unique allant de Lisbonne à Vladivostok ? Dans son partenariat oriental, l'UE veut intégrer tout l'espace post-soviétique dans l'unique espace économique de l'Europe, je le répète pour la troisième fois, de Lisbonne à Vladivostok, ouvrir quelque ... et créer de nouvelles frontières entre la Russie d'aujourd'hui et la partie occidentale restant, Ukraine et Moldavie comprises ?»


Paolo VALENTINO: Mais vos actions en Ukraine sont à l'origine de tout la crise en rapport avec l'Occident.

Vladimir POUTINE: «quelle est l'origine de la crise en Ukraine ? La raison, semble-t-il, n'est pas à la mesure de la tragédie vécue aujourd'hui par un grand nombre de victimes du Sud-Est. À cause de quoi est née cette dispute ? L'ex-président Yanukovitch disait qu'il avait besoin de réfléchir à sa signature sur l'accord d'association entre l'Ukraine et l'UE, et qu'il avait besoin de consulter la Russie, le principal partenaire économico-commercial de l'Ukraine. C'est sous ce prétexte qu'ont commencé à les désordres à Kiev, appuyés activement par nos partenaires tant européens qu'américains. Ensuite est venu le coup d'État, une action absolument anticonstitutionnelle. Les nouvelles autorité ont déclaré vouloir signer l'accord, insistant pour son application au 1er janvier 2016. Nous posons une question : à quoi le coup d'État a-t-il servi ? la guerre civile, la crise économique et la chute de l'État lui-même. Nous n'avions rien contre la signature de l'accord entre l'Ukraine et l'UE. Mais pas contre, nous voulions participer à l'élaboration des décisions finales, considérant que l'Ukraine d'alors faisait encore partie de la zone économique de libre échange de la Communauté des États Indépendants et qu'il y a des obligations réciproques qui en découlent. Comment est-il possible d'ignorer ce fait et de ne pas le respecter ? Je ne risque pas de le comprendre. Je l'ai dit à plusieurs de mes collègues, y compris européens et américains.»


Paolo VALENTINO: Et qu'est-ce qu'ils en disent ?

Vladimir POUTINE: «Qu'ils ne contrôlent pas la situation. Le 21 février 2014 a été signé un accord entre le président Yanukovitch et l'opposition sur le futur du pays, y compris les élections. Pour valider cet accord, pas moins de trois Ministres européens des Affaires étrangères l'ont signé en garantie. Si les américains et les européens avaient dit à qui projetait des actions anticonstitutionnelles, «nous ne vous soutiendrons en aucune circonstance si vous prenez le pouvoir par un coup d'État, allez au devant des électeurs et gagnez les élections,» la situation se serait devéloppée d'une manière complètement différente. D'autant plus que tout le monde sait qu'ils auraient gagné les élections à 100%. C'est pourquoi je crois que la raison de cette crise est complètement artificielle. Et l'accompagnement de ce processus est inacceptable. Je le répète, ce n'était pas notre intention, nous avons simplement été contraints de réagir à tout ce qu'il s'en est suivi.»



Paolo VALENTINO: Vous avez dit que la situation était hors de contrôle, mais ne vous semble-t-il pas qu'en Ukraine, ce soit le bon moment pour que la Russie prenne d'elle-même une initiative pour trouver une solution à la crise, en faisant un geste d'ouverture ?

Vladimir POUTINE: «Nous l'avons déjà fait. Je pense au document signé à Minsk, qu'on appelle Minsk2, la seule voie sûre pour la résolution du problème.  Nous ne l'aurions jamais signé si nous le le considérions pas correct, juste, équitable. Bien sûr, nous faisons de notre côté, et nous continuerons à faire tout ce que nous pouvons pour influencer les autorités des Républiques auto-proclamées --celles de Donetsk et de Lugansk. Mais tout ne dépend pas de nous. Aujourd'hui, nos partenaires, qu'ils soient en Europe ou dans les EE.UU, doivent excercer une influence appropriée sur les autorités de Kiev afin qu'elles fassent tout ce qui a été signé à Minsk. Le point-clef de la situation politique c'est certainement de faire d'abord appliquer un cessez-le-feu, de retirer les armes lourdes. En gros, c'est pratiquement fait. Il y a encore des coups-de-feu, malheureusement il y a encore des victimes, mais il n'y a pas de grandes actions militaires, les partis sont séparés. Aujourd'hui il faut commencer à réaliser les accords de Minsk. Concrètement, il faut faire une réforme constitutionnelle qui garantisse le droit à l'autonomie aux territoires respectifs des Républiques non reconnues.Ensuite il faut voter une loi pour les élections municipales et une autre pour l'amnistie. Et tout celà, comme c'est écrit dans les accords, en coodination avec la République Populaire de Donetsk et celle de Lugansk. Le problème est que les autorités de Kiev ne veulent pas s'asseoir à la même table de négociation que ls autres. Et sur cela nous n'avons pas d'influence, seuls en ont nos partenaires européens et américains. Il ne faut pas s'apauvrir avec les sanctions. Il faut inicier la réhabilitation économique et sociale de ces territoires, où a lieu une catastrophe humanitaire et tous faignent qu'il ne se passe rien. La Russie est intéressée à chercher et obtenir une réalisation complète et inconditionnelle de tous les accords de Minsk, il n'existe pas d'autre voie. Je rappelle aussi que les "leaders" des Républiques autoproclamées ont déclaré publiquement qu'à certaines conditions, c'est-à-dire la réalisation des accords de Minsk, ils étaient prêts à examiner la possibilité de se considérer comme faisant partie de l'État ukrainien. J'estime que cette position devrait être considérée comme une bonne condition préliminaire à l'ébauche d'un traité sérieux.»


Paolo VALENTINO: Et qu'est-ce qui nous dit que dans les territoires de l'est de l'Ukraine, il ne se prépare pas un scénario d'annexion comme en Crimée ?

Vladimir POUTINE: «Le scénarion de la Crimée n'est pas lié à la position de la Russie mais à celle des gens qui y vivent. Toutes nos actions, y compris les actions de force, n'avaient pas pour objectif de retirer la Crimée de l'Ukraine, mais avaient pour but de donner aux gens qui y vivaient la possibilité d'exprimer leur propre opinion sur l'organisation de leur propre vie. Si cela a été permis aux Albanais du Kosovo et aux Kosovari, pourquoi l'interdire aux Russes, Ukrainiens et Tartares qui vivent en Crimée ? Je crois qu'un observateur de bonne foi ne pouvait pas ne pas voir que les gens ont votté quasi à l'unanimité en faveur de la réunification avec la Russie. La solution à la question de la Crimée est fondée sur la volonté du peuple. À Donetsk et à Lugansk les gens ont voté pour l'indépendance et de là, la situation est différente. Mais la chose la plus importante est de respecter les humeurs et les choix des gens. Et si quelqu'un veut que ce territoire reste au sein de l'Ukraine, il faut démontrer à ces gens que dans un État uni la vie sera meilleure, plus comode et plus sûre, que l'avenir de leurs enfants sera garanti. Mais les en persuader avec les armes est impossible. Ce sont des questions qui ne peuvent se règler que de manière pacifique.»


Paolo VALENTINO: En parlant de paix, Monsieur le Président, les pays de l'ex-Pacte de Varsovie qui sont aujourd'hui membres de l'OTAN, comme les pays baltes et la Pologne, se sentent menacés par la Russie. L'Alliance atlantique a décidé de créer une force dissuasive d'intervention rapide pour répondre à ces préoccupations. Il a raison l'Occident d'avoir peur du nouvel «ours russe ?» Et pourquoi la Russie prend-elle un ton agressif comme ça ?

Vladimir POUTINE: «La Russie ne parle pas d'un ton agressif à personne dans ces questions, comme le disait Otto von Bismark, “ce n'est pas le discours qui est important, mais le potentiel.” Et quel est le potentiel en réalité ? Le poids militaire des États-Unis est supérieur au poids militaire de tous les pays du monde réunis. L'ensemble des forces de l'OTAN est 10 fois supérieur à celles de la Fédération de Russie. La Russie n'a pratiquement plus de base militaire à l'est. Notre politique n'a pas un caractère global, offensif ou agressif. Publiez sur votre journal la carte du monde indiquant toutes les bases militaires américaines et vous verrez la différence. Je vais vous donner un exemple. On me fait observer parfois que nos avions volent jusqu'au-dessus de l'Océan Atlantique. Les patrouilles lointaines avec des avions stratégiques n'étaient faites que par les EE.UU. et l'URSS au temps de la «guerre froide.» Mais la nouvelle Russie, dès le début des années 90, les ont abandonnées, et pourtant nos amis américains ont continué de voler jusqu'aux confins de notre pays. Pour quelle raison ? Aussi, il y a quelques années nous avons repris ces survols: nous sommes-nous comportés agressivement ? Près des côtes de la Norvège il y a en permanence un sous-marin américain en service. Le temps que met un missile pour atteindre Moscou depuis ce sous-marin est de 17 minutes. Et vous voulez dire que nous nous comportons en mode aggressif ? Vous avez mentionné l'élargissement de l'OTAN à l'Est. Mais nous nous ne bougeons nulle part, c'est l'infrastructure de l'OTAN qui se rapproche de nos frontières. C'est la démonstration de notre agressivité ? Enfin les États-Unis sont sortis unilatéralement de l'ABM, l'accord sur la défense anti-missile, la pierre angulaire sur laquelle reposait une grande partie du système sécuritaire internationnal. Une autre pruve de notre agressivité ? Tout ce que nous faisons c'est simplement de répondre aux menaces auxquelles nous sommes confrontés. Et nos le faisons d'une façon mesurée, mais de sorte à garantir la sécurité de la Russie. Peut-être que l'on s'atendait à notre désarmement unilatéral ? À une époque, j'avais proposé à nos partenaires américains de le construire ensemble, à trois, le dystème de défense anti-missile: Russie, États-Unis, Europe. Cette proposition a été rejetée. Alors ce que nous avons fait, c'est un système coûteux et dont nous ne connaissons pas encore l'efficacité. Mais naturellement pour garantir l'équilibre stratégique, nous développons notre potentiel offensif stratégique et nous pensons à des systèmes capables de surpasser la défense anti-missile. Et je dois vous dire que nous avons fait de nouveaux progrès dans cette direction.»


Paolo VALENTINO: L'OTAN n'est pas menaçée ?

Vladimir POUTINE: «Seule une personne malade d'esprit ou qui rêve peut imaginer que la Russie puisse un jour attaquer l'OTAN. Soutenir cette idée n'a pas de sens, et par-dessus tout elle est infondée. Il y a sûrement quelqu'un pour alimenter cette peur. Je ne peux que le supposer. Par exemple les américains ne veulent pas vraiment le rapprochement entre la Russie et l'Europe. Je ne l'affirme pas, je le dis seulement comme une hypothèse. Supposons que les EE.UU veuillent maintenir leur propre "leadership" dans la communauté atlantique. Pour s'en assurer, ils ont besoin d'un ennemi, d'une menace extérieure. Et l'Iran, c'est clair, n'est pas une menace en mesure d'intimider suffisament. De qui avoir peur ? La crise ukrainienne a surgi par surprise. La Russie est contrainte de réagir. Peut-être que tout a été fait exprès, je ne sais pas. Mais ce n'est pas nous qui le faisons. Je voudrais vous dire : il ne faut pas avoir peur de la Russie. Le monde est tellement changeant, qu'aujourd"hui les personnes raisonnables ne peuvent imaginer un conflit militaire sur une échelle aussi vaste. Nous avons autre chose à faire, je peux vous l'assurer.»


Paolo VALENTINO: Sur l'Iran, pourtant, vous collaborez avec les EE.UU. La visite de John Kerry à Sotchi à été un signal d'évolution dans ce sens; ou je me trompe ?

Vladimir POUTINE: «Non, vous ne vous trompez pas, vous avez raison. Nous collaborons avec les EE.UU.non seulement sur le programme nuclaire iranien, mais aussi dans d'autres secteurs très importants. Nonobstant le fait que les américains sont sortis de l'ABM, nous continuons à dialoguer sur le contrôle des armements. Nous ne sommes pas seulement partenaires, mais je dirais alliés dans les questions de la non-prolifération des armes de destruction de masse et sans doute dans la lutte contre le terrorisme. Il y a aussi d'autres secteurs de co-opération. Tenez, le thème de l'Expo de Milan est un autre exemple de notre travail en commun.»


Paolo VALENTINO: Vladimir Vladimirovitch, le 9 mai, la Russie a célébré les 70 ans de la victoire dans la Grande Guerre Patriotique, qui libéra le pays et l'Europe du nazisme. Aucun autre pays n'a pays le prix du sang qu'a payé la Russie Mais sur la Place Rouge avec vous il n'y avait pas de "leader" occidental. Cette absence a-t-elle été considérée comme un manque de respect envers le peuple russe ? Et que signifie aujourd'hui ce souvenir pour l'identité du peuple russe ?

Vladimir POUTINE: «La guerre représente une de ces pages tragiques de notre Histoire. Nous, en commémorant une journée si festive et si triste évidemment, nous pensons à la génération qui a garanti la liberté et l'indépendance, en vainquant le nazisme. Nous pensons aussi que personne n'a le droit de nier cette tragédie, en premier lieu pourquoi nous devons nous assurer qu'il ne se répète plus jamais rien de pareil. Et ce ne sont pas des paroles vides, ce n'est pas une crainte infondée. Aujourd'hui par exemple, il y en a qui nient l'Holocauste. Il en est qui cherchent à faire des héros de nazis ou de collaborationnistes. Le terrorisme d'aujourd'hui, dans beaucoup de ses manifestations, est comme le nazisme, il n'a en substance aucune différence. Les collègues dont vous avez parlé simplement n'ont pas vu plus loin que la difficile conjoncture des relations internationales, des choses beaucoup plus sérieuses à relier non seulement avec le passé, mais aussi avec la nécessité de lutter pour notre futur commun. C'était leur choix. Mais la fête était avant tout nôtre fête. vous comprenez ? Nous avons enregistré ce jour-là non seulement qui a lutté contre le fascisme dans l'Union Soviétique, mais aussi tous nous Allies, et participants à la Résistance en Allemagne même, en France et en Italie. Nous saluons le mérite de tous ceux qui ne se sont pas économisé dans la lutte contre le nazisme. Certes nous savons que c'est l'Union Soviétique qui a apporté la contribution décisive à cette victoire, en sacrifiant le plus d'êtres humains. Pour nous, ce n'est pas simplement une victoire militaire mais aussi morale et puis presque chacune de nos familles à perdu un être cher. Il est impossible de l'oublier.»


Luciano FONTANA: Vous êtes un dirigeant très populaire en Russie, mais on vous accuse souvent à l'étranger, et aussi dans votre Pays, d'être autoritaire. Pourquoi est-il si difficile en Russie d'être dans l'opposition ?

Vladimir POUTINE: «Qu'est-ce ça veut dire difficile ? Si l'opposition prouve qu'elle peut résoudre les problèmes d'un district, d'une région ou même du Pays, je pense que les gens le verront toujours. Le nombre de nos partis politiques a été multiplié, dans les années précédentes nous avons libéralisé les règles pour leur constitution et leur promotion sur la scène politique régionale et nationale. Ils doivent juste être validés et savoir travailler avec l'électorat, avec les citoyens.»



Paolo VALENTINO: Mais pourquoi la principale chaîne de télévision russe ne fait-elle pratiquement jamais intervenir les représentants de l'opposition ?

Vladimir POUTINE: «S'ils savaient se montrer intéressants, je pense qu'ils seraient invités plus souvent. À propos de la lutte politique, comme nous le savons, les adversaires politiques recourent à beaucoup de moyens différents. Il suffit de se souvenir de l'histoire récente de l'Italie.»


Paolo VALENTINO: Monsieur le Président, la Grèce a aujourd'hui des rapports très difficiles avec l'Europe. Si la Grèce venait à sortir de la zone euro, la Russie serai-elle prète à lui donner un appui politique ainsi que lui procurer une assistance économique ?

Vladimir POUTINE: «Nous développons les relations avec la Grèce indépendamment du fait qu'elle soit membre de l'Union européenne et de l'OTAN ou qu'elle se trouve dans la zone euro. Nous avons avec ce pays des relations historiques, très proches et de bon parténariat, mais c'est un choix souverain du peuple grec que de rester telle union ou dans telle zone. Nous ne savons pas ce qu'il arrivera dans le futur, voilà pourquoi donner dans la divination maintenant serait erronné et même contre-productif que ce soit pour l'économie européenne ou pour celle de la Grèce.»


Paolo VALENTINO: Dans cette pièce, quatre empereurs russe nous regardent. Laquelle de ces figures historiques, lequel de ces personnages vous imspire-t-il le plus ?

Vladimir POUTINE sourit. Il sait que la demande est classique. Plusieurs fois il a dit que son Tzar préféré était Alexandre III, l'Empereur selon lequel «la Russie n'a que deux alliés : son armée et sa flotte.» Mais cette fois-ci, il reste sur ses gardes : «Quand on me pose cette question je préfère la dribbler parce qu'on peut en faire différentes interprétations. Par conséquent je préfèrerais répondre que j'essaye de ne pas avoir d'idole. Je me concentre dans mon travail sur l'intérêt du peuple russe, en me basant sur tout ce qui a été fait dans le passé, mais ayant présentes à l'esprit les conditions de vie actuelles. Que ce soit dans notre Histoire, ou dans celle de l'Europe ou celle du monde, il y a eu beaucoup de dirigeants dignes et exemplaires. Mais toutes ces personnes vécurent et travaillèrent dans certaines conditions. L'important, c'est d'être honnête avec soi-même et avec les personnes qui vous ont confié ce travail.»


Luciano FONTANA: Une dernière question : quel est votre plus grand regret dans la vie ? Qu'est-ce que vous considérez comme une erreur que vous ne devriez jamais refaire ?

Vladimir POUTINE: «Je vais être absolument franc avec vous. Je ne peux pas me souvenir de quoi que ce soit. Évidemment, le Seigneur a construit ma vie de telle sorte que je n'aie rien à regretter.»


À Moscou, le 6 juin 2015, entre 2 heures et 07h30 du matin.
© Corriere della Sera, Tous droits réservés


mercredi 10 juin 2015

Souverain Poutine !


Mesdames et Messieurs, Vladimir Poutine,
au Club Valdaï, à Sotchi, le 24 octobre 2014,

développait (dans cette video in extenso) une idée que nous avions exprimée niaisement quelques années plus tôt, dès juin 2011 (voir l'article), mais sans le poids énorme que lui procurait sa stature internationale, augmentée de l'autorité acquise par des années d'un gouvernement solide au service de la paix dans le monde : le fait est que l'immense pression de la grande domination venue de l'hyper-puissance d'outre-atlantique, laquelle se fait appeller Amérique, mais que nous désignerons du terme plus exact et plus précis d'États-Unis, domination militaire, économique, politique, culturelle et linguistique, domination relayée à l'envie par nos petits tyraneaux politiques et médiatiques locaux, que cette domination, disai-je, et je rajoute : injuste et sans fondement, nous faisait relever la tête pour dire : NON.

Lui, Vladimir Poutine, dont le nom signifie dans la langue de son pays russe quelque chose que nous traduirions en français par «Lempereur» explique donc pourquoi il dit NIET tout haut, face à l'adversité du monde occidental, ce qui est dans la culture de ces Russes qu'il représente sur le plan international.

Et c'est pour cette représentativité qu'il est si populaire dans le monde, ce Poutine, à la fois dans son pays et dans les pays étrangers, tels que ceux-là qui se prétendent occidentaux, car du point de vue de la représentation, il représente, au-devant des instances internationales, les intérêts de son pays et la grande majorité de son peuple, ce qui nous semble logique, au lieu que nos irresponsables politiques, grands défenseurs du droit des autres et des grandes idées abstraites ont fait le choix inverse d'être, pour le peuple qu'ils gouvernent, et pour les intérêts du pays qu'ils gèrent, les représentants de ces instances internationales qui auront soutenu leur élection, élection qu'ils auront gagnée sur des arguments programmatiques généralement totalement étrangers à la politique qu'ils mèneront en réalité, laquelle se révèle être réellement et stricto sensu une politique étrangère.

Ce n'est pas la nôtre.

Nous l'avons toujours dit.
Ces gens-là sont des imposteurs.
Remboursez ! Rendez-nous notre pays !

Sinon, allez donc vous faire pendre.

jeudi 4 juin 2015

Galati, port-aux-gaulois ?

Galati


Cet article fait suite à ma digression sur l'étymologie de Bordeaux en rapport avec les Gaulois, mais je vais ici vous entretenir de

Galati,

en rapport avec les Gaulois, bien évidemment.

Mais avant toute chose, commençons par introduire notre sujet.


C'est une ville roumaine de plusieurs dizaines de milliers d'habitant localisée sur la rive gauche du Danube, au sud de la Moldavie, et dont les habitants se nomment tout naturellement les Galatéens, ou, en roumain : Gălățeni, comme nous le dixit wikipedia avec une foule d'informations supplémentaires, accessibles par ce lien dont sont extraites celles que je me suis permis de retranscrire ici, sur cette page, du point de vue qui nous intéresse.

Géographie

Le port de Galati en 1909
C'est un grand port capable d'accueillir de gros bâtiments vu la profondeur et la largeur du fleuve à ce niveau. La ville est construite sur un substrat hercynien, que contournent le Danube et ses nombreux affluents au sud, et des lacs à l'ouest, au nord et à l'est. Cette grande confluence d'eaux a créé une zone inondable (surtout au printemps, suite au dégel) faite d'alluvions, sur laquelle fut bâtie Galati.


La ville est située à proximité des frontières de la Moldavie et l'Ukraine. Les villes les plus proches, situées à 15 kilomètres, sont deux autres ports danubiens : Brăila, en amont et au sud, et Reni, en aval et à l'est, en territoire Ukrainien, dont la moitié de la population est roumaine, l'autre moitié étant constituée de colons slaves.

On y trouve principalement l'aciérie la plus importante de Roumanie, la Mittal Steel Galați, une entreprise d'État jusqu'en 2001 (la Sidex, de son ancien nom). On y trouve aussi le grand chantier naval Galați, qui profite à la fois d'un bon accès à la mer Noire par le Danube, et de sa proximité avec l'aciérie et ses installations.

Le Danube permet à Galați d'avoir une gare fluviale, avec des liaisons régulières de traversée type bac, et de transport de personnes vers Brăila, Tulcea, Delta du Danube. Celà s'ajoute à son réseau de tramway (depuis 1930) et de trolleybus, son réseau départemental de bus et ses trois gares de chemin de fer, ce qui place la ville au septième rang économique du pays, au carrefour économique d'un axe est-ouest allant de la mer Noire aux pays danubiens d'Europe centrale, et d'un axe nord-sud menant les pays de l'Europe orientale, frontaliers, aux Dardanelles, en traversant tout le pays.

Voilà ce que l'on peut en dire concernant la situation actuelle de Galati. Ajoutons seulement, pour assouvir une simple curiosité, que la ville est jumelée avec:
Voilà, voilà, voilà. Venons-en maintenant à ce qui nous intéresse.

Si vous voyez ici la Roumanie comme un poisson,
avec la tête à gauche et la queue à droite, alors vous trouverez
Galati sur le bord supérieur de la racine de sa queue,
à la limite de la Moldavie, rendue ici dans un vert plus clair.

Histoire ancienne

La présence humaine est attestée dans ce lieu depuis l'époque néolithique : on a retrouvé dans les marécages de Malina, au nord-ouest de la ville, des fragments de céramique de type Stoicani-Aldeni, ainsi que des silex et divers outils. La ville s'est développée ultérieurement sur la base d'une position dace antique, existant déjà au quatrième ou au cinquième siècle avant J.-C.


À gauche, en vert foncé, le berceau de la civilisation de Hallstatt, vers le sizième siècle avant J.-C.; et en vert clair, l'expansion celtique à son apogée, vers -275.

À droite, en rouge clair, les limites de l'empire romain à son apogée; et en rouge foncé, l'emplacement de la Galatie anatolienne, dans l'actuelle Turquie.
 Une fois la période de guerre entre Romains et Daces, en 101-102 et 105-106 après J.-C. terminée, elle va connaître l'influence de la civilisation romaine, devenant probablement dépendante du castrum romain de Barboși. La nouvelle cité daco-romaine formée sur la rive du Danube, fut localisée au troisième siècle au sud de l'emplacement actuel de l'église Precista. Pour ce qu'il en est de son histoire jusqu'à nos jours, je vous prie de bien vouloir aller la consulter sur l'article original de Wikipedia. 

Étymologie

C'est là, vous vous en doutez bien, que je voulais en venir, et l'on en parle dans cet article de Wikipédia, avec une pertinence que je trouve aller crescendo dans les trois propositions très savantes que voici, fidèlement retranscrites d'après l'original Wiki :

  1. Le Codex Latinus Parisinus de 1395 mentionne Caladda au coude du Danube, escale génoise où l'on pouvait tirer les navires à sec. Galata, quartier de Constantinople et autre ancienne escale génoise, a la même origine. Le monde universitaire roumain adhère en majorité à cette origine italienne qui remonte au quatorzième siècle : caladda, terme génois, signifie « cale de mise à l'eau ». Or les génois avaient à l'époque un grand nombre de comptoirs tout autour de la mer Noire et sur le cours du bas-Danube dont, en Roumanie actuelle, San-Giorgio et Licostomo près de Chilia Veche.
  2. D'autres hypothèses font appel à des étymologies slaves ou coumanes (polovtsiennes). Selon l'une, les habitants de la Galicie, ukrainiens originaires des régions montagneuses de Carpates, auraient laissé leur nom à la ville au treizième siècle, lorsque la Principauté de Galicie-Volhynie étendit en Moldavie sa zone d'influence commerciale et politique. C'est la thèse qui a la faveur des milieux historiques russes et ukrainiens. Les serbes, aux aussi, revendiquent galac comme origine du nom de la ville. Selon l'autre, le nom de la ville dériverait du couman galat, qui apparaît, également depuis le treizième siècle, dans d'autres toponymes des environs, par exemple Gălățui, lac dont le suffixe est couman (le suffixe ui signifie « eau »).
  3. Mais les historiens adeptes du protochronisme, très influent en Roumanie, relient le nom de Galați, même s'il n'apparaît pas avant le quatorzième siècle, à la « racine celtique et indo-européenne [gall-] pour "étranger" (cf. Gaulois - définition, Gallois, Galates, Galatie, Galicie - définition, Galice - définition, Gallus - définition) » et en font une dérivation de Galates (nom grec des Gaulois, peuple celte), au motif que cette zone, habitée dans l'Antiquité par des Thraces septentrionaux (les Daces), a aussi vu passer des Celtes. Si les historiens antiques tels Hérodote mentionnent en effet des Celtes dans les Balkans et migrant vers l'Anatolie au quatrième siècle av. J.-C. pour y fonder la Galatie, les protochronistes roumains, pour leur part, font remonter le toponyme de Galați vers 2300 av. J.C., arguant que c'est au contraire d'Anatolie vers les Alpes que les Proto-Celtes auraient alors migré, pour développer en Europe la culture de Hallstatt. Ils relient aussi le nom de Galaţi à la Table de Peutinger de 1265 (carte où, outre la Galatie au centre de l'Anatolie, figure aussi une Tanasie-Galatie au nord de la Mer Noire) et affirment que les Celtes de Galatie seraient le peuple évoqué dans la Bible dans l'Épître aux Galates. Et selon eux, des études de généalogie avec des outils modernes de génétique moléculaire viendraient étayer leur thèse.

    <--fin de citation-->
Les Celtes dont Hérodote mentionnait la migration dans les Balkans au quatrième siècle avant J.-C. étaient les précurseurs de ces Bituriges que mena Brennus, qui, après avoir mis Rome à sac, et saccagé Delphes avant de piller Athènes, investirent l'Anatolie, pour voir enfin s'échouer leur folle épopée sur les hauts plateaux du Moyen-Orient, comme jadis Alexandre le Grand, avant eux, mais sans atteindre pour autant la vallée de l'Indus, croit-on, là où les éléphants de la troupe indigène eurent finalement raison de l'infatigable piétaille de cet illustre souverain; qui naquit macédonien, certes, mais qui se voulut universel, et qui précéda nos amis gaulois dans l'ivresse de la conquête orientale d'à peine une à deux générations.


Les Celtibères de Molina en Aragon.

Les Celtibères de Molina en Aragon,
ou les villages du plateau central d'avant la conquête romaine.


Molina de Aragón

Bienes de Interés Cultural, ref. RI-53-0000055)
Molina d'Aragón est une commune de la province de Guadalajara dans la communauté autonome de Castille-La Manche, en Espagne (Sce : Wikipedia).


«Les Celtibères dans Molina de l'Aragón, ou les villages du plateau central d'avant la conquête romaine,» est un livre qui fut présenté en présence de Marta Valdenebro, députée de la Culture, ainsi que du chroniqueur provincial Antonio Herrera Casado, dans le cadre du cycle des «Lettres d'Automne,» que la Députation de Guadalajara a créé pour promouvoir les ouvrages publiés sur la Province, son Histoire, la recherche, des voyages ou même une poésie. C'est «un grand travail de recherche qu'ont ici réalisé M ª Luisa Cerdeño, Thérèse Sagardo et Marta Chordá, toutes enseignantes ou chercheuses au Département de Préhistoire de l'Université madrilène D'Alcalá de Henares,» fit remarquer la députée du canton de Molina.

Il met à la portée du lecteur d'une manière agréable et facile d'accès le monde celtibère qui eut dans la partie septentrionale de la province, et plus spécialement dans la contrée de Molina de l'Aragón, ses installations les plus importantes qu'on ait pu étudier ces dernières années. Les auteurs ont utilisé des images en 3D reconstruisant le castro celtibère du Ceremeño pour illustrer les modes de vie castreños à l'intérieur du plateau et ont déroulé, à partir des Celtibères de la Seigneurie de Molina, l'histoire, plus générale, des Celtibères.

Lucía Enjuto, chargée de la présentation de cette oeuvre avec deux de ses auteurs ainsi que Juan Manuel Monasterio, gérant du Geoparque et le président de l'Association des Amis du Musée Régional de Molina de l'Aragon, s'est occupée de l'édition de ce livre sous le patronnage de la Députation de Guadalajara.

Après avoir exprimé sa reconnaissance à tous pour leur «engagement personnel durant toutes ses longues années de travail et de recherche, pour faire connaître le grand patrimoine naturel et culturel» de la zone, elle évoquait aussi les projets de fouilles, d'étude et de publication qui n'ont été rendus possibles que grâce à la collaboration étroite entre les différentes institutions. Elle rappelait que l'Institution Provinciale avait signé récemment une convention de collaboration avec l'Association des Amis du Musée de Molina, stipulant que la Députation apportera 15.000 euros pour agrandir le Geoparque, et encore 7.500 euros pour la promotion du Musée à travers diverses activités.

Lucía Enjuto affirmait que «ce livre, d'une lecture amène et accessible, offre au lecteur non spécialisé une vision complète des recherches les plus récentes sur ces habitants du plateau central, en plus d'un point de vue fascinant sur leurs coutumes. Avec cette oeuvre on met en évidence, une fois de plus, l'histoire fertile de la province de Guadalajara, et que, grâce à l'Archéologie, au moyen de la découverte et l'étude des gisements de lieux habités et de nécropoles, nous pouvons remonter le temps pour connaître son legs et l'histoire de notre province.»

mardi 2 juin 2015

Nos ancêtres les Gaulois, enfin reconnus.

La chose est passée discrètement, 
aucun média ne l'a relayée,
mais c'est une réalité !

«Nous ne sommes pas tous descendants des Gaulois» 

                                    Dixit Manuel Valls, Premier Ministre,
 le 11 mai 2015.


Donc, certains doivent l'être.


ENFIN ! Notre ascendance gauloise est reconnue.

Pour celà, Merci M. le Premier Ministre.

En enchaînant que par contre, nous étions tous Français,
il n'a pas osé franchir le pas historique en affirmant
que la France avait finalisé ce que les Gaulois
n'avaient jamais réussi à faire, 
à savoir l'unité.
Sans doute est-ce
parce que cette unité s'est faite
à coups de force et à coups de sabres,
mais d'abord et surtout à coups de goupillons
(par le baptème de son roi Clovis) 
ce qu'abhorrent les suppôts du Régime
qui ne jurent que par leur communauté internationale
laquelle est, bien évidemment, une autre forme de religion,
que d'aucuns désignent non sans raison comme le bras séculier du judaïsme.


 https://fr.news.yahoo.com/video/valls-nous-ne-sommes-pas-192317878.html