jeudi 4 juin 2015

Galati, port-aux-gaulois ?

Galati


Cet article fait suite à ma digression sur l'étymologie de Bordeaux en rapport avec les Gaulois, mais je vais ici vous entretenir de

Galati,

en rapport avec les Gaulois, bien évidemment.

Mais avant toute chose, commençons par introduire notre sujet.


C'est une ville roumaine de plusieurs dizaines de milliers d'habitant localisée sur la rive gauche du Danube, au sud de la Moldavie, et dont les habitants se nomment tout naturellement les Galatéens, ou, en roumain : Gălățeni, comme nous le dixit wikipedia avec une foule d'informations supplémentaires, accessibles par ce lien dont sont extraites celles que je me suis permis de retranscrire ici, sur cette page, du point de vue qui nous intéresse.

Géographie

Le port de Galati en 1909
C'est un grand port capable d'accueillir de gros bâtiments vu la profondeur et la largeur du fleuve à ce niveau. La ville est construite sur un substrat hercynien, que contournent le Danube et ses nombreux affluents au sud, et des lacs à l'ouest, au nord et à l'est. Cette grande confluence d'eaux a créé une zone inondable (surtout au printemps, suite au dégel) faite d'alluvions, sur laquelle fut bâtie Galati.


La ville est située à proximité des frontières de la Moldavie et l'Ukraine. Les villes les plus proches, situées à 15 kilomètres, sont deux autres ports danubiens : Brăila, en amont et au sud, et Reni, en aval et à l'est, en territoire Ukrainien, dont la moitié de la population est roumaine, l'autre moitié étant constituée de colons slaves.

On y trouve principalement l'aciérie la plus importante de Roumanie, la Mittal Steel Galați, une entreprise d'État jusqu'en 2001 (la Sidex, de son ancien nom). On y trouve aussi le grand chantier naval Galați, qui profite à la fois d'un bon accès à la mer Noire par le Danube, et de sa proximité avec l'aciérie et ses installations.

Le Danube permet à Galați d'avoir une gare fluviale, avec des liaisons régulières de traversée type bac, et de transport de personnes vers Brăila, Tulcea, Delta du Danube. Celà s'ajoute à son réseau de tramway (depuis 1930) et de trolleybus, son réseau départemental de bus et ses trois gares de chemin de fer, ce qui place la ville au septième rang économique du pays, au carrefour économique d'un axe est-ouest allant de la mer Noire aux pays danubiens d'Europe centrale, et d'un axe nord-sud menant les pays de l'Europe orientale, frontaliers, aux Dardanelles, en traversant tout le pays.

Voilà ce que l'on peut en dire concernant la situation actuelle de Galati. Ajoutons seulement, pour assouvir une simple curiosité, que la ville est jumelée avec:
Voilà, voilà, voilà. Venons-en maintenant à ce qui nous intéresse.

Si vous voyez ici la Roumanie comme un poisson,
avec la tête à gauche et la queue à droite, alors vous trouverez
Galati sur le bord supérieur de la racine de sa queue,
à la limite de la Moldavie, rendue ici dans un vert plus clair.

Histoire ancienne

La présence humaine est attestée dans ce lieu depuis l'époque néolithique : on a retrouvé dans les marécages de Malina, au nord-ouest de la ville, des fragments de céramique de type Stoicani-Aldeni, ainsi que des silex et divers outils. La ville s'est développée ultérieurement sur la base d'une position dace antique, existant déjà au quatrième ou au cinquième siècle avant J.-C.


À gauche, en vert foncé, le berceau de la civilisation de Hallstatt, vers le sizième siècle avant J.-C.; et en vert clair, l'expansion celtique à son apogée, vers -275.

À droite, en rouge clair, les limites de l'empire romain à son apogée; et en rouge foncé, l'emplacement de la Galatie anatolienne, dans l'actuelle Turquie.
 Une fois la période de guerre entre Romains et Daces, en 101-102 et 105-106 après J.-C. terminée, elle va connaître l'influence de la civilisation romaine, devenant probablement dépendante du castrum romain de Barboși. La nouvelle cité daco-romaine formée sur la rive du Danube, fut localisée au troisième siècle au sud de l'emplacement actuel de l'église Precista. Pour ce qu'il en est de son histoire jusqu'à nos jours, je vous prie de bien vouloir aller la consulter sur l'article original de Wikipedia. 

Étymologie

C'est là, vous vous en doutez bien, que je voulais en venir, et l'on en parle dans cet article de Wikipédia, avec une pertinence que je trouve aller crescendo dans les trois propositions très savantes que voici, fidèlement retranscrites d'après l'original Wiki :

  1. Le Codex Latinus Parisinus de 1395 mentionne Caladda au coude du Danube, escale génoise où l'on pouvait tirer les navires à sec. Galata, quartier de Constantinople et autre ancienne escale génoise, a la même origine. Le monde universitaire roumain adhère en majorité à cette origine italienne qui remonte au quatorzième siècle : caladda, terme génois, signifie « cale de mise à l'eau ». Or les génois avaient à l'époque un grand nombre de comptoirs tout autour de la mer Noire et sur le cours du bas-Danube dont, en Roumanie actuelle, San-Giorgio et Licostomo près de Chilia Veche.
  2. D'autres hypothèses font appel à des étymologies slaves ou coumanes (polovtsiennes). Selon l'une, les habitants de la Galicie, ukrainiens originaires des régions montagneuses de Carpates, auraient laissé leur nom à la ville au treizième siècle, lorsque la Principauté de Galicie-Volhynie étendit en Moldavie sa zone d'influence commerciale et politique. C'est la thèse qui a la faveur des milieux historiques russes et ukrainiens. Les serbes, aux aussi, revendiquent galac comme origine du nom de la ville. Selon l'autre, le nom de la ville dériverait du couman galat, qui apparaît, également depuis le treizième siècle, dans d'autres toponymes des environs, par exemple Gălățui, lac dont le suffixe est couman (le suffixe ui signifie « eau »).
  3. Mais les historiens adeptes du protochronisme, très influent en Roumanie, relient le nom de Galați, même s'il n'apparaît pas avant le quatorzième siècle, à la « racine celtique et indo-européenne [gall-] pour "étranger" (cf. Gaulois - définition, Gallois, Galates, Galatie, Galicie - définition, Galice - définition, Gallus - définition) » et en font une dérivation de Galates (nom grec des Gaulois, peuple celte), au motif que cette zone, habitée dans l'Antiquité par des Thraces septentrionaux (les Daces), a aussi vu passer des Celtes. Si les historiens antiques tels Hérodote mentionnent en effet des Celtes dans les Balkans et migrant vers l'Anatolie au quatrième siècle av. J.-C. pour y fonder la Galatie, les protochronistes roumains, pour leur part, font remonter le toponyme de Galați vers 2300 av. J.C., arguant que c'est au contraire d'Anatolie vers les Alpes que les Proto-Celtes auraient alors migré, pour développer en Europe la culture de Hallstatt. Ils relient aussi le nom de Galaţi à la Table de Peutinger de 1265 (carte où, outre la Galatie au centre de l'Anatolie, figure aussi une Tanasie-Galatie au nord de la Mer Noire) et affirment que les Celtes de Galatie seraient le peuple évoqué dans la Bible dans l'Épître aux Galates. Et selon eux, des études de généalogie avec des outils modernes de génétique moléculaire viendraient étayer leur thèse.

    <--fin de citation-->
Les Celtes dont Hérodote mentionnait la migration dans les Balkans au quatrième siècle avant J.-C. étaient les précurseurs de ces Bituriges que mena Brennus, qui, après avoir mis Rome à sac, et saccagé Delphes avant de piller Athènes, investirent l'Anatolie, pour voir enfin s'échouer leur folle épopée sur les hauts plateaux du Moyen-Orient, comme jadis Alexandre le Grand, avant eux, mais sans atteindre pour autant la vallée de l'Indus, croit-on, là où les éléphants de la troupe indigène eurent finalement raison de l'infatigable piétaille de cet illustre souverain; qui naquit macédonien, certes, mais qui se voulut universel, et qui précéda nos amis gaulois dans l'ivresse de la conquête orientale d'à peine une à deux générations.


1 commentaire:

  1. Excellent article, si ce n'est l'erreur consistant à placer Yalta et Sébastopol en Ukraine. Sans doute est-ce dû à un copié-collé de Wikipédia.

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