vendredi 12 juin 2015

Poutine remet le Cavaliere en selle.

Poutine, après avoir rendu une visite à l'Expo 2015 à Milan en compagnie de Mattéo Renzi, puis eu, avec le Pape, à Rome, un entretien constructif, et, pour finir, salué le Président de la République Italienne, avant de reprendre son avion pour Moscou, a rencontré son vieil ami Berlusconi dans l'aérogare, où il l'attendait (lire notre compte-rendu de cet évènement romain).

Sylvio Berlusconi, tout le monde s'en rappelle, a été débouté du pouvoir après en avoir usé et abusé "démocratiquement", comme son «ami» Poutine le suggère dans un entretien qu'il a eu dernièrement à Moscou avec les journalistes du Corriere della Sera (voir la retranscription de cet entretien moscovite).

Or, de toute évidence, le vieux Cavaliere n'est pas mort, non non non (air connu), car il nous paraît encore assez vif et alerte pour saisir au vol l'opportunité que lui donnait, le matin même de cette entrevue, son nouveau rival de Président du Conseil qui déclarait mollement dans sa conférence de presse aux côtés de Poutine, pour cette journée de la Russie à l'Exposition universelle de Milan, que tout l'intérêt de la vieille amitié italo-russe était de pouvoir repartir sur des bases ancienne, c'est-à-dire antérieures à la crise ukrainienne (lire notre article sur la journée de la Russie à l'Exposition universelle de Milan).

Prenant la balle au rebond, Berlusconi plaide en faveur de la levée des sanctions contre la Russie, et se remet illico en selle pour une course au pouvoir, qui est, en Italie, plus proche d'un Palio que d'une course en sac, comme presque partout ailleurs.

Ainsi donc, après la déclaration de l'ex-Premier Ministre François Fillon (BFMTV/Bourdin Direct) favorable à un durcissement de la position européenne face l'hégémonisme des États-Unis, et après celle de Laurent Fabius, l'actuel Ministre des Affaires Étrangères et du Commerce International déplorant le déséquilibre du traité de libre-échange de l'Atlantique-Nord voulu par Washinetone, après, SURTOUT, les déclarations successives de l'ancien Président de la République Valery Giscard d'Estaing en faveur de Poutine et défendant l'indépendance de la Crimée, la déclaration de Berlusconi participe de cette avalanche de déclarations d'hommes politiques européens allant dans le sens d'un clivage politique est-ouest, digne des plus belles heures de la guerre froide.

Mais il ne s'agit pas là d'un simple clivage entre partis d'opposition et partis dits "de gouvernement" comme jadis, mais d'un clivage provoqué par des personnalités de premier plan, susceptibles à tout instant de se raccrocher aux rênes du pouvoir. Ces personnalités-là n'étant pas vraiment réputées pour leur anti-américanisme primaire, on peut se demander si la crise ukrainienne provoquée par le coup d'État fomenté par les États-Unis avec la complicité de personnes telles que Bernard Henry Levy et autres assimilés, ne serait pas en train de s'installer dans le paysage politique européen.

Nous aurons surement l'occasion de reparler de tout celà. Donc, ... à suivre.

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