vendredi 3 juin 2011

Comment s'écrit l'histoire

J'entendis un jour Serge Moati confier devant les caméras qu'il fut bouleversé le jour où ses parents lui apprirent qu'il le leur avait été confié pendant la seconde guerre mondiale après la disparition de ses parents génétiques, juifs, et qu'il n'eut cesse de sentir depuis sa judéité chromosomique s'imposer et devenir son identité profonde. Sans doute parlait-il alors de quelqu'un d'autre, car sa biographie sur wikipédia n'évoque pas cette anecdote et le fait naître après la guerre, mais il ne viendrait à personne l'idée de lui contester ce fait, alors pourquoi viendrait-on me contester d'être Biturige ? Certains fous diraient que cela n'existe pas : or, j'existe. D'autres, se croyant peut-être plus malin, diraient qu'être tout seul ne suffit pas à être d'un peuple, mais le dernier des Mohicans était-il moins Mohican pour en être le dernier ? Et n'était-il pas aussi Canadien ? Et peut-être aussi juif ou Israëlien, que sais-je ? Avec tous ces double-nationaux...

En fait, je pense que personne ne viendra me reprocher quoi que ce soit, et je suppose volontiers que l'opinion du monde s'exprimera, comme à son habitude, par un courageux non-dit, éventuellement souligné par un sourire en coin.

Il y a des moments où il faut s'arrêter de penser pour entrer dans la réalité des faits et gestes.

Hé bien soit !

Entrons.

C'est ainsi que s'écrit l'histoire : « Ci commence ma geste biturige.»

   

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